13.09.2025

Finale Cycle Classique Dressage 4 ans : Lancome du Jem, parfum de Champion

Afin d’harmoniser les règlements entre les trois disciplines olympiques, la Société Hippique Française instaurait à l’occasion de cette édition 2025 un double classement, à savoir le championnat proprement dit réservé aux montures appartenant aux races dites affiliées, et un Critérium réservé aux chevaux étrangers. Sur les vingt quatre finalistes de quatre ans, seuls cinq Selle Français pouvaient prétendre au titre suprême 2025, remporté avec brio par LANCOME DU JEM, sous la selle de Julien Vincent

 

Troisième de la reprise finale, avec une moyenne de 86.20%, dont 9 pour les perspectives d’avenir et au galop, 8,8 en disponibilité, 8,4 au trot et 7,9 au pas, le hongre Lancome du Jem, fils de Secret, bawue et Fantasy Boderes, han, par Fiorano, han, né chez sa propriétaire Jeanine Blaise à Ploeren (Morbihan), décroche le titre de champion grâce à la meilleure note de modèle de 16.45 accordée par les juges.  « Je monte Lancome depuis plus d’un an » indique le cavalier, installé à Malville (44) chez Frédéric et Marie Busquet. « Il a été débourré par Natasha Gaillard, éthologue, qui fait un super boulot sur les jeunes. Lancome a un top caractère, et un potentiel certain pour l’avenir. Il est destiné à être commercialisé, mais son avenir dépendra de son évolution. » L’éleveuse, qui compte sur le soutien de ses filles Emmanuelle et Marie pour gérer son cheptel, a déjà fait naître Hamilton de Jem (Furstenball, old), IDR 137/24, champion de France des 4 ans Cycle Libre en 2021, et sa propre sœur Pavlova de Jem, championne de France des foals cette année. Jeanine, cheffe d’entreprise dans le bâtiment, se montrera intraitable sur la qualité de l’écurie qui accueillera Lancome en cas de commercialisation, d’autant qu’elle aimerait le voir rester sous la selle de Julien. « Je suis persuadée qu’ils ont un bel avenir en commun » conclut l’éleveuse qui tient à remercier toute l’équipe qui entoure le champion, dont la coach Virginie Boireau depuis une dizaine d’années, également propriétaire d’Hamilton, dont elle avait acquis la mère Fantasy Boderes à l’âge de cinq ans. « C’est une belle histoire d’amitié » commente Virginie.

LANCOME DU JEM & Julien Vincent - Crédit photo : PSV Photos

Un amour de jument

Vice-championne également classée Elite avec une moyenne de 81.20%, agrémentée d’une note au modèle de 15.95, la vice-championne de France des deux ans, et championne des trois ans, L’AMORE MIO MERCOEUR sf, fille de Jovian, kwpn, et de Sole Mio Z par Sandro Hit, (fille de Siolita, kwpn, mère du célèbre Sertorius de Lima), née chez sa propriétaire Marine Ferté et son co-naisseur et cavalier Guillaume Gauthier. Après avoir été responsable d’élevage au Haras de Hus durant sept ans, Guillaume s’installait voilà trois ans sur les soixante hectares de l’élevage Mercœur à Sucé sur Erdre (Loire Atlantique). S’il assure une trentaine de poulinages pour le compte de propriétaires, Guillaume accueille chaque année quatre à cinq poulains avec son associée Marine. Certains sont destinés au dressage, à l‘image du selle français Milano (Kjento VOD, kwpn), vice-champion des trois ans, et d’autres au saut d’obstacles, comme Ipanema Mercœur (Baloubet du Rouet, sf), qui évolue sous la selle d’Emeric George, ou Ho Plaisir Mercœur (For Pleasure, han), en lice au niveau international avec la cavalière italienne Giula Martinengo Marquet. « Je confie les débourrages à Mathieu Mesnier. Je ne peux pas me permettre de tomber car je travaille seul » sourit Guillaume. Ce fut le cas aussi pour L’Amore, dotée de beaucoup de sang, d’un super mental, tout en étant volontaire et très facile au quotidien. « Je l’ai même fait monter par ma nièce qui est Galop 4 cet été. Je n’ai fait que deux concours avant la finale où je suis allé la fleur au fusil. L’objectif était de la préserver et de la monter de façon la plus naturelle possible. Pour nous, la saison de quatre ans doit être considérée comme une formation à la compétition. » Guillaume en convient, élever des chevaux de dressage en France reste un challenge, car les clients potentiels sont beaucoup moins nombreux que pour le saut d’obstacles. « C’est un peu vexant et dommage de constater que le premier réflexe des acheteurs est de se diriger vers les Pays Bas ou l’Allemagne, alors que la France a fait beaucoup de progrès dans la production de ses chevaux. Nous faisons en sorte d’élever de plus en plus de chevaux français, car tout est beaucoup plus simple pour nous au niveau enregistrement et bénéfique côté primes. En revanche nous manquons encore de jeunes étalons labellisés SF. » Autre regret de l’éleveur-cavalier, le manque d’envergure et de visibilité de la finale, un événement qui pour l’instant n’est pas de nature à attirer les investisseurs vers la discipline. Pour sa part, en 2026, la vice championne, qui a assuré un transfert d’embryon avec Glamourdale, poursuivra sa carrière à moins d’être commercialisée dans une « excellente maison. »

L’AMORE MIO MERCOEUR & Guillaume Gauthier - Crédit photo : PSV Photos

 

Lily Rose KXL, l’éclosion

Médaillée de bronze, grâce à une moyenne de 80.82% qui lui vaut la mention Elite sous la selle de Manon Cendrier Pinto, et une note au modèle de 15, 65, LILY ROSE KXL sf, fille de Secret, bawue, et de Light of the Day KXL, kwpn par Apache, est née chez Karine Serneels à Montmorency (95), tout comme son demi frère Lee Roy KXL sf (Secret, bawue), vice-champion des 3 ans en 2024, sa sœur utérine Khaleesi KXL (So Unique, rhein), ou encore son frère utérin Magic KXL (Revolution, westf), champion des mâles en liberté et vice champion des trois ans 2025.  La cavalière, installée avec son époux Diogo à la Ferté Gaucher depuis neuf ans,  montait sa deuxième finale cette année. « J’ai débourré Lily Rose à trois ans, catégorie dont elle a disputé le championnat. Elle était déjà comme aujourd’hui, très facile à gérer à la maison comme en concours. » En 2026, Lily Rose poursuivra le circuit classique, avec Manon ou avec sa nouvelle propriétaire si la transaction en cours se concrétise. L’éleveuse, dont les produits voient le jour en Seine Maritime, faisait naître ses premiers produits en 2016, grâce à sa jument Uvana, kwpn, mère de Light of the Day KXL, grand’mère de Lily Rose, et à Hellgirl KXL sf (Totilas, kwpn), mère de Lee Roy KXL. « Mon mari Xavier et moi confions une bonne partie de nos produits à Diogo et Manon Pinto. Notre fille Axelle qui va tourner en épreuves Children nous accompagne sur tous les concours. » Si Lily Rose est actuellement à vendre, Karine déplore des difficultés pour commercialiser ses produits. « Nous aurions aimé qu’elle reste en France, mais nous avons davantage d’offres en provenance de l’étranger. En 2026, si nous parvenons à trouver un équilibre financier, nous tenterons de qualifier Lee Roy pour les championnats du monde, Magic abordera le circuit des quatre ans, et nous aurons aussi deux trois ans, dont Next Level, un SF fils d’Iron, old et de Golden Girl KXL, vice championne de France en 2019.»

LILY ROSE KXL & Manon Cendrier Pinto - Crédit photo : PSV Photos

 

Le critérium 

Coup de chapeau à LA FAYETTE DE FONTAINE, oes, fille de Lord Europe, rhdl, et Delly, Ri, par Vivaldi kwpn, née chez sa propriétaire Bolette Wandt au Domaine de Fontaine à Fontaine l’Abbé (Eure), menée à la victoire dans le Critérium par Eva Bas, cavalière maison, avec une moyenne de 89%, notamment grâce à quatre notes de 9 pour le pas, le galop, la disponibilité, et les perspectives. «  Elle a été débourrée aux alentours de janvier, je la monte depuis » commente Eva. « Ses principales qualités sont son mental, sa souplesse, et elle a vraiment le goût de jouer en piste, surtout pour une quatre ans. Sur le rectangle, elle monte son garrot de cinq centimètres » s’amuse la cavalière également classée cinquième avec Rebell de Fontaine (Revolution, west), noté à 84%. 

LA FAYETTE DE FONTAINE & Eva Bas - Crédit photo : PSV Photos

Vice-champion de ce Critérium avec une moyenne de 87% sous la selle de Charlotte Chalvignac-Vesin, le hanovrien FASHION BREAKER MAJISHAN, fils de Furst Dior, Old, et de Delphina, Han, par  Diamond Hit, Old. « Il a de très bons rayons, un caractère en or, beaucoup de souplesse et de perméabilité. Nous l’avons acheté chez Bernadette Brune en avril avec Véronique Lesidaner, sa propriétaire qui me le confie » indique la cavalière. « J’ai eu un vrai coup de cœur, et je rends hommage à Charlotte et Jean, qui sont nos guides. C’est encore un gros bébé, mais il a tous les atouts pour courir les cinq ans l’année prochaine », ajoute la propriétaire. La cavalière se disait ravie de son partenaire du jour, en dépit de son manque d’expérience. « Nous l’avons récupéré tout juste débourré de chez Bernadette, et nous nous sommes longtemps posés la question d’emmener les 4 ans à la finale, maintenant qu’il n’y a plus de titre de champion de France, mais nous nous sommes dits que cela ferait certainement plaisir aux propriétaires, ce qui est le cas. C’est un gros événement pour des tout jeunes, d’autant qu’il est encore en pleine croissance. »

FASHION BREAKER MAJISHAN & Charlotte Chalvignac Vesin - Crédit photo : PSV Photos

La saison prochaine, la règle concernant la distinction entre les chevaux français et étrangers, déjà en vigueur en saut d’obstacles et en concours complet, s’appliquera aux chevaux de 5 ans en 2026, puis aux chevaux de 6 ans en 2027. 

 

Article rédigé en partenariat avec L'Eperon

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Résultats Finale 2025